2E Trio

L’action se situe sous le signe de la poésie, au 20^e siècle – tout le 20^e siècle – et un peu plus près de nous encore. De l’antiquité fantasmée du Prélude à l’après-midi d’un faune à Pierre Louÿs et ses Chansons de Bilitis, il n’y a qu’un pas que Debussy franchit avec les 6 épigraphes antiques, œuvre majeure dans laquelle éclate la commune sensualité du poète et d’une musique où la suggestion confine à une intensité impressionniste singulière. Peu après, Roussel et De Falla se réuniront dans leur tentation de revisiter leurs racines dans une poésie ancienne à la musicalité retrouvée.

George Crumb, grand défricheur de sons, s’est très tôt nourri de la magie du timbre chez Debussy. Il développe, à l’écart de ses contemporains et dans une splendide liberté, un univers non seulement unique en son genre mais marqué par une grande sensibilité poétique dont Lorca était un des principaux repères.

Tandis que Kaija Saariaho (disparue récemment) puise dans Shakespeare, Diana Soh invente un langage inédit. Le musicien semble parler dans son instrument, expérimenter une forme de parole purement musicale, tour à tour balbutiante ou virtuose, décuplée par l’énergie iridescente de l’électronique.

Entre sensualité et énergie, c’est à un concert de couleurs que ces trois musicien·nes de l’ensemble 2E2M vous convient.

M. de Falla : Soneto a córdoba ; K. Saariaho : Ariel’s hall (2000) ; C. Debussy : Bilitis, 6 épigraphes antiques : A. Roussel : 2 poèmes de Ronsard ; D. Soh  (p)(k)(t) ; G. Crumb : Federico’s little song for children.