Congé spatial

Il fallait au moins le faîte d’une colline pour accueillir ces deux jazzonautes, tant leur imaginaire et leurs sonorités puisent dans les astres bien plus qu’au ras du plancher des vaches. L’un sautillant sur son clavier, l’autre faisant entrer le pavillon de son saxophone en transe, Étienne Manchon et Pierre Lapprand ne se satisfont pas de quelques standards habilement réinterprétés, mais nous (et se) font également le plaisir de mettre en avant leurs propres compositions, lorsqu’ils ne cèdent pas à la tentation plus que bienvenue de simplement improviser. À n’en pas douter, le pulsar sonore et virtuose que proposent les deux instrumentistes ne laissera pas vos oreilles indifférentes.

Si la rencontre entre Pierre Lapprand et Étienne Manchon remonte à bientôt dix ans, le duo qu’ils forment avec CONGÉ SPATIAL n’en est encore qu’à ses premières lueurs, et c’est tant mieux : gageons que leur collaboration se prolonge jusqu’aux confins de la nébuleuse d’Orion ou des Piliers de la création ; il vaudra forcément la peine d’aller les y écouter.