
Themroc – Claude Faraldo – 1973
Comédie noire par la troupe du café de la gare
En partenariat avec le Festival Les Hallucinations Collectives
Themroc, bien que réalisé en 1973 émet une hypothèse qu’il est d’actualité, plus que jamais, de questionner. Et si la population, lassée de ses cadences immuables et des injustices sociales et économiques opérait une décroissance civilisationnelle express, pour renvoyer l’être humain « civilisé » à sa nature primale de mammifère social, et rejetait ce qui fait « humanité » pour ne conserver que l’animalité.
Michel Piccoli incarne un ouvrier dont le licenciemement inique l’enragera au point de le transformer en homme des cavernes, débridant sa bestialité refoulée, et entraînant le voisinage dans un tourbillon libertaire loufoque et sauvage. Aucun dialogue, pas de mots : les personnages s’expriment par onomatopées et borborygmes et par dessus tout, par le corps.
Le ton est ici absurde, parfois grotesque. Claude Faraldo s’est entouré de la troupe du café de la gare (on retrouve notamment Coluche, Patrick Dewaere ou Miou Miou) pour un film inclassable, tantôt malaisant, tantôt jubilatoire, mais toujours radical.
Themroc est un film trop méconnu, un pavé contestataire lancé dans la mare du cinéma et de la société, et les éclaboussures seront un rafraîchissement parfait pour un après midi d’été !
Attention : le film comporte des scènes de violence (notamment d’inceste et de cannibalisme).
Depuis 2008, le festival lyonnais des Hallucinations Collectives, qui se déroule chaque année juste avant Pâques, propose aux cinéphiles, néophytes et novices un cinéma qu’on ne trouve plus dans les salles : cinéma de genre, cinéma décalé, cinéma intrépide, cinéma de l’économie de moyens et de l’outrance picturale. Véritables dénicheurs du 7è art, les programmateurs des « Hallus » travaillent chaque année à présenter une sélection de films qui donnent aux spectateur·ices un privilège immense, pouvoir déguster des pépites cinématographiques, injustement oubliées ou mésestimées, parfois perdues puis retrouvées ou même jamais sorties en France, dans les conditions pour lesquelles elles ont été créées : la salle de cinéma !